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Ces derniers temps on entend énormément parler du sujet de l’inceste (reportages, interviews, livres, etc) les langues se délient ou est-ce un phénomène qui prend de l’ampleur ? 

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Les langues se délient, en effet, la parole a commencé à circuler dans les années 80/90, il y a de cela 35 ans maintenant, quand Eva Thomas à publié son livre « Le viol du silence » en 1986, brisant le silence de la société en libérant la parole sur l'inceste. Sans oublier ceux de Christine Angot (fin 90) et de Catherine Allegret (au milieu des années 2000). Ponctuellement, des phénomènes comme « ni putes, ni soumises » ou plus récemment « MeToo », relayés par les médias et repris par les politiques, viennent la renforcer. Le livre de Camille Kouchner vient juste après celui de Vanessa Springora (affaire Matzneff) et avant eux. Pour autant, les études longitudinales ne montrent pas de montée de ce phénomène dans le temps long, bien au contraire.

 

Pour illustrer mon propos, dans les années 90 quand j'ai commencé à exercer, les grandes adolescentes que je recevais révélaient une situation incestueuse après quelques mois d'entretien. Dans les années 2000, pour la même population, elles avaient déjà dénoncé le crime avant que je ne les reçoive et la question se posait pour elles de porter plainte. Dans les années 2010, le procès était en cours et le plus souvent déjà jugé.

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